MONDIAL ARGENTINE 1978

 

 

 

  

 

 

 

 

  

 

   

HISTORIQUE :

Le comité exécutif de la Fédération International de Football Association décida d'attribuer à l'Argentine l'organisation de la XI ème Phase Finale de la Coupe du Monde de football. Nous étions le 6 juillet de l'an de grâce 1966. Elle en profita pour donner l'organisation des deux éditions suivantes à l'Espagne en 1982 et la Colombie en 1986. Colombie qui se désista au profit du Mexique mais on le verra plus tard. Un nouveau record d'inscriptions était parvenu au siège de la F.I.F.A. 97 pays. Oui, 97 pays participèrent aux éliminatoires du Mondial. C'était tout simplement énorme et reflétait l'énorme engouement que pouvait susciter la Coupe du Monde à travers tout le globe. 16 places en tout et pour moins le Champion du Monde en titre, l'Allemagne de l'Ouest, et le pays organisateur, l'Argentine, ce n'était vraiment pas beaucoup. Le président Joao Avelange réfléchissait à l'augmentation du nombre de participants depuis un moment. Cette décision n'interviendra qu'au Mundial espagnol. La bagarre pour les 14 places restantes avait fait rage.

La zone européenne fut terrible. Une place par groupe pour le paradis. L'Italie et l'Angleterre étaient tombés dans le même groupe. Malheur au vaincu ! Le groupe 8 voyait la Yougoslavie, l'Espagne et la Roumanie se disputer la place tant convoitée. Et l'Equipe de France me direz vous ? Elle était accompagnée de la Bulgarie et de l'Eire. Emmené depuis deux ans par Michel Hidalgo, elle avait redressé la barre sous la baguette de jeunes joueurs talentueux dont le plus connu était un certain Michel Platini. Les bulgares avaient disputé les quatres dernières Phases Finales et ils avaient notamment éliminé les français leur barrant la route du Mondial 1962. Aller en Irlande n'était pas une partie de plaisir. Sauf pour le tourisme. Le premier match à Sofia fut rendu célèbre par Thierry Roland traitant l'arbitre M. Foote de "Salaud" à l'antenne. Après 45 minutes, Les Bleus menaient 2-0 en Bulgarie, svp !!! En seconde période, M. Foote refusa un pénalty indiscutable à Platini. Il valida un but bulgare malgré un hors jeu évident (on va lui acheter des lunettes !) et pour pimenter le tout, il accorda un pénalty totalement imaginaire à la 88 ème minute. Heureusement que le tireur expédia son tir à côté (il était mauvais). Cet arbitre n'officiera plus par la suite (tant mieux pour le Foote ball !!!). Après le nul (2-2) ramené de l'est, les p'tits Bleus enchainèrent par une victoire au Parc sur l'Eire par 2-0. Les irlandais rendront la monnaie aux français à Dublin (0-1). Tout se jouait sur un seul et unique match face à la Bulgarie, au Parc des Princes. Les bulgares avaient juste besoin d'un nul. Les Bleus l'emporteront au forcep 3-1. Après 12 très longues années de purgatoire, l'Equipe de France se qualifiait pour une Coupe du Monde.

Tout le monde n'eut pas la chance d'aller en Argentine. L'Angleterre, la Tchécoslovaquie, l'U.R.S.S., la Belgique, la Yougoslavie, l'Uruguay restèrent sur le carreau. Les favoris de l'épreuve étaient le pays organisateur argentin, le tenant du trophée, les allemands même sans leurs vedettes Beckenbauer et Müller, la Hollande finaliste malheureuse en 1974 sans Cruijff qui ne voula pas se déplacer en Argentine (on n'y reviendra) et l'Italie. Après la déception du dernier Mondial, la Squadra Azzura de Enzo Bearzot était composée de jeunes joueurs talentueux dont la majorité jouait à la Juve (Forza Juve !!!). Paolo Rossi, Cabrini, Bettega, Gentile, Scirea faisait leurs gammes en Argentine. Entouré par le vieux Zoff, l'avenir leur appartenait. Quand au Brésil, décevant en Allemagne, il se cherchait au travers d'un jeu viril à la limite de l'admissible.

Le monde entier salua l'attribution du Mondial à l'Argentine. Le public véritablement fanatisé par le football allait répondre présent à la grande fête du ballon rond. Des inquiétudes demeuraient pourtantt. La construction et la rénovation des stades avaient pris du retard. Pour couronner le tout, une junte militaire sanguinaire pris le pouvoir. C'était la raison de la désaffection du néerlandais Yohann Cruijff, le meilleur joueur du monde de l'époque. Des mouvements de protestations et de boycott se mirent en place. En France, le sélectionneur Michel Hidalgo fut menacé ainsi que toute l'équipe en cas de voyage à Buenos-Aires. Lorsque la politique s'en mêle, le sport en pâti. Les Jeux Olympiques se furent pas non plus épargnées pour les JO de Moscou 1980 par le boycott des pays de l'Ouest. L'Est lui rendant la monnaie de sa pièce à Los Angeles 1984. Mais revenons au terrain.

Les militaires au pouvoir en Argentine finirent les stades en un temps record ce qui en surpris plus d'un. Par ailleurs, l'équipe d'Argentine se devait d'être présente au rendez-vous. Depuis près d'un demi siècle, elle avait brillé par son absence de résultats. Excepté en 1930 où l'Argentine atteignit la finale, un éternité pour ce peuple qui allait s'embraser pour le Mundial comme pour oublier son quotidien (morose). Cette Coupe du Monde se déroulait de la même manière que le WM 74. Un premier tour comme d'habitude avec quatres poules de quatres équipes, les deux premiers qualifiés pour le second tour. Un tour constitué de deux groupes de quatres formations dont seul le premier se voyait propulser en finale de l'épreuve. Après un tirage au sort retransmis pour la première fois à la télévision (record d'audience), le premier tour s'organisait ainsi :


Italie - France. Et  Lacombe ouvrit le score...

Comble de malchance, l'Equipe de France était tombée dans le groupe le plus relevé de tous, et de loin. Elle devait se coltiner la Hongrie, la redoutable Squadra Azzura et le pays organisateur, l'Argentine. Dur dur ! La préparation fut laborieuse sans compte, on la dit, des menaces envers la sélection nationale pour ne pas aller au Mondial. Les italiens furent le premier adversaire. La France n'avaient plus battu sa cousine latine depuis... 1920. Les deux formations s'étaient rencontrées en match amical quelques mois avant la Coupe du Monde. A Naples, les italiens furent sonnés par la qualité de jeu des français. 2-2. La Squadra Azzura s'en tirait bien. C'était au cours de ce match que Michel Platini marqua deux coup francs consécutifs. En vérité, Platini avait tiré à gauche des buts en pleine lucarne le premier mais avant le signal de l'arbitre qui le fit retirer. Le second coup franc se logea au ras du poteau droit de Zoff qui fut battu pour la seconde fois en quelques minutes. Mais, il n'y a eu qu'un seul et unique but valable sur coup franc. Le second but français était l'oeuvre de Bathenay. Mais, revenons au Mundial Argentin. On venait de siffler le coup d'envoi. Les Bleus développèrent un jeu à une touche de balle très rapide. Didier Six s'en n'alla déborder deux défenseurs transalpins sur son aile gauche lorsqu'il centra pour la tête de son avant centre, bernard Lacombe qui bien placé décocha un coup de boule qui se ficha dans la lucarne de Dino Zoff. 1-0 pour la France après 38 secondes de jeu ! Le but le plus rapide de l'histoire à ce moment là. Incroyable Equipe de France. Malheureusement, les tricolores se replièrent sur eux-même. Ce but les paralysaient. Ils ne savaient quoi faire. Conserver le résultat acquis ou continuer à produire ce jeu ? Ces questions traduisaient un manque cruel d'expérience et ce niveau face aux italiens, cela ne pardonna pas. Platini muselé par Tardelli et la machine bleue s'enlisa. La Squadra domina les débats de la tête et des épaules et s'imposa 2-1. Finalement, ce but de la 1 ère minute intervint trop tôt. De leur côté, les argentins débutaient dans leur fief de Buenos-Aires leur Mundial. En face, les hongrois n'avaient rien à perdre et ils ouvrirent la marque les premiers dans un silence de cathédrale. Luque égalisa dans une liesse indescriptible. Finalement, l'Argentine s'imposa 2-1 avec difficulté et violence. Brutalité qui se traduisit par l'expulsion de deux hongrois ! Lassé par les coups, les magyars eurent le tort de répondre. Le public pouvait soupirer et exprimer sa joie en lançant ses fameux papelitos qui étaient vraiment spectaculaire et impressionnant. Cependant, l'Argentine allait souffrir mille maux face à la France. Sa qualité de jeu est vraiment excellente et pose de gros soucis aux locaux. Heureusement qu'il y avait l'arbitre qui sauva la face de l'organisateur. Juste avant le repos, il accorda un pénalty pour une faute de main de Marius Trésor. De ce que je me souvienne et après avoir revu les images, il n'y avait pas pénalty !!! Ah ! L'arbitrage à la maison... Le capitaine Daniel Passarella n'avait pas d'état d'âme. Il exécuta la sanction 1-0 pour l'Argentine. L'arbitre suisse (ah un chuiche, ps je n'ai rien contre eux mais contre l'arbitre influençable...) M. Dubach renvoya aussi ce joli monde aux vestiaires. En seconde période, les français réagirent en pro. Les Bleus dominèrent les sud-américains et sur une superbe action de jeu, Lacombe loba le gardien, le ballon rebondit sur la transversable et Platini se fit un devoir de le propulser au fond des filets. 1-1 !!! Les actions françaises se succédaient. Sur l'une d'elles, Six se débarrassa de son vis à vis et tira. Le ballon frola le poteau gauche de Fillol qui était battu. Luque lui ne manqua pas la cible quelques instants après en déclenchant un tir terrible de 25 mètres. Dans les buts, Baratelli ne put rien et il se blessa sur l'action. Il dut sortir sur une civière. Pour les Bleus, c'étaient fini de leur chance dans ce Mundial puisque l'Argentine s'imposa 2-1, comme l'Italie. Une Squadra qui ne se fit pas prier pour laminer une équipe Hongroise dépassée par les évènements. 3-1 et encore ce n'était pas cher payé. Eliminés également, les magyars voulaient sauver la face contre la France. Le sélectionneur Michel Hidalgo eut la bonne idée de faire rentrer les remplaçants. Ce fut d'ailleurs un record pour l'anecdote car c'était la première fois depuis l'autorisation d'aligner 22 joueurs au Mondial que tous jouèrent en phase finale. Les 22 sélectionnés participèrent à l'aventure argentine. Mais, revenons à ce fameux match, sans enjeu si ce n'est que de sauver l'honneur. La rencontre n'avait pas débuté qu'il y avait déjà un incident... assez comique du reste. Les deux équipes jouaient avec les mêmes maillots blancs !!! Les fautifs étaient français puisque ses dirigeants avaient mal interprété deux notes de la F.I.F.A. (la seconde annulant la première) qui stipulaient que la sélection nationale devait se présenter avec un maillot blanc. Et comme on ne disposait que d'un seul jeu de maillots... Il fallut se dépêcher d'en trouver dans Mar Del Plata. Finalement, après 20 bonnes minutes de suspense, un émissaire distribua des maillots d'une équipe locale (Club Kimberley) de de rayures vertes et blanches verticalement. Le comble (du footballeur français) était que ces sublimes maillots étaient de taille junior. Les Bleus durent les aggrandir. Sans compter que les numéros des shorts ne correspondaient pas avec le haut... Enfin ! Heureusement que le ridicule ne tut pas, parce que ce jour là, la Fédé avait bien assuré. Pourtant, après cet épisode comico-tragique, les français disputèrent un match de haute qualité, laminant à leur tour une pauvre équipe de Hongrie qui payait les pots cassés. Les tricolores récitaient ce football chatoyant à une touche de balle fait de vivacités et qualités techniques. Ils avaient enchanté le monde et ils laissèrent bien des regrêts aux spécialistes de l'époque. Ah, si seulement la France était tombé dans un autre groupe... Les deux qualifiés du groupe I étaient ceux attendus par la F.I.F.A. : Italie et Argentine. Les argentins battirent également les hongrois 2-1. Les italiens firent mieux en leur passant 3-1. Le match entre les deux grands du groupe I se solda par la victoire des transalpins qui provoqua le déménagement de l'Argentine de son stade fétiche. Elle devait revoir ses plans de conquête.


Argentine - France. But de Platini.
Ce jour là, les argentins souffrirent terriblement.
Merci Les Bleus !

Le groupe II avait été le premier à ouvrir le bal. Allemands et polonais, respectivement vainqueur et troisième du dernier Mondial, avaient livré une bien triste prestation aux spectateurs. Dans la rencontre opposant les deux autres formations, une surprise de taille allait surgir. Le représentant africain (la Tunisie) obtenait son premier succès en Phase Finale. Pas remis de sa défaite surprise (3-1), le Mexique fut cette fois victime du réveil de la Mannshaft qui lui passa 6 buts sans pouvoir répondre ! Les polonais émergeaient péniblement face aux tunisiens qui auraient mérité un autre sort (1-0). Décidément, les africains confirmaient le bien que l'on pensait d'eux et ils firent l'exploit d'accrocher le Champion sortant (0-0). Pas glorieux pour les allemands qui se qualifiaient tout de même avec la Pologne qui disposa d'une bien décevante formation mexicaine (3-1).

Le groupe III s'annonçait équilibré et serré avec trois formations européennes et le Brésil. Ce dernier déçut d'emblé en ayant la chance d'arracher inextrémis un nul (1-1) contre la Suède. Comme souvent, l'Espagne ratait son rendez-vous avec le Mundial. En s'inclinant d'entrée face à l'Autriche (2-1), elle amincissait (déjà) ses chances. Son match suivant face au Brésil fut lamentable et indigne (0-0). Autriche - Suède (1-0) ne fut guère mieux. Le but autrichien sur pénalty fut litigieux. Espagnols et suédois livrèrent encore un match insipide. Victoire inutile des ibériques (encore 1-0). Le Brésil eut la chance encore une fois de l'emporter (et toujours 1-0 !) face à une équipe d'Autrichiene démobilisé puisque déjà qualifiée. Pas grand chose à dire de ce groupe si ce n'était l'essentiel. Brésil et Autriche qualifiés. Sinon, rien à signaler...


France - Hongrie. Admirez le beau maillot de Platini...

Enfin, le groupe IV apparaissait comme plus exotique et peut-être plus friant en buts. Malgré l'absence de son leader charismatique (Yohann Cruijff), la présence des Pays-Bas semblait apporter un peu de fraicheur sur ce triste Mundial. Un peu seulement car l'Iran joua les troubles fêtes malgré une défaite assez large (3-0). Ce n'était pas mérité pour les néerlandais qui ne purent vaincre le troublant Pérou (0-0). Auparavant, les sud-américains avaient causé une énorme surprise en disposant de les écossais (3-1) sans l'ombre d'une discussion. Les britanniques furent proprement incapables de s'imposer face aux iraniens (1-1). Malgré tout son courage, l'Iran fut surmergé par la marée sud-américaine 4-1. Le surprenant Pérou se qualifiait pour le second tour. Face aux vice champions du monde, les écossais jouaient leur va-tout. En retrouvant leur football, ils gagnèrent 3-2 contre les néerlandais mais ces derniers parvenaient à se qualifier grâce à un goal average plus favorable. Pour l'Ecosse, seul représentant britannique, c'était déjà terminé.

Le premier tour avait été insipide. Heureusement que certaines équipes comme la France et le Pérou avaient apporté un peu de spontanéité car le niveau été vraiment faible dans l'ensemble. Beaucoup de 0-0 et de 1-0. Le second tour allait-il être du même tonneau ? Possible. Pourtant, au vu des deux poules finales, les chocs s'annonçaient passionnant :

Dans la Poule I, ce qui sautait tout de suite aux yeux était la présence de quatres équipes européennes de l'ouest. Italie - R.F.A. rappelait une merveille de demi-finale en 1970 où la Squadra s'imposa 4-3. Dans cette confrontation d'Argentina 78 entre les deux doubles Champions du Monde européens, les allemands jouaient la défense à outrance. Ils pratiquaient un football à l'italienne !!! Et les ilaiens attaquaient. Le monde à l'envers ! Deux immenses gardien se faisaient face. Sepp Maier d'un côté et Dino Zoff de l'autre. Le gardien germanique eut beaucoup de travail ce jour là. Il était toujours impeccable dans ses interventions. Sans quoi, la Squadra se serait imposée. Au lieu de cela, la Mannshaft nous resservit un couvert bien faible. Son troisième 0-0 de l'épreuve. Saupoudré de violence. Merci du cadeau. L'autre rencontre releva le plat bien indigeste de ce triste Mundial. Les néerlandais se réveillèrent, enfin. Sa victime autrichienne encaissa un sévère 5-1 ! Piqués au vis, les autrichiens se révoltèrent contre les italiens. Mais, l'expérience irremplaçable du Calcio fit la différence. Profitant d'une grossière erreur défensive, les transalpins ouvrirent le score. Ils ne leur restaient plus qu'à conclure en récitant leur leçon de catenaccio et le tour était joué ! Tout au long de son histoire, la Coupe du Monde fut ponctuée par d'éternelles revanches. R.F.A. - Hollande était de celles-là. Ce fut un grand match (enfin !). Au terme d'une course-poursuite, les néerlandais parvinrent à rejoindre les allemands (2-2). Le public avait de nouveau vu du spectable. Il fut rare. La Mannshaft venait de laisser beaucoup de forces et... d'espoirs dans la bataille. Le réveil autrichien sonna au plus mauvais moment pour elle. Submergea par leurs cousins, les germaniques baissaient pavillon (3-2). Le titre s'envolait. C'était la fin d'une exeptionnelle génération qui avait obtenu son dernier champ du cygne à l'Euro 76 (finaliste aux tirs aux buts face à la Tchécoslovaquie). L'Autriche sauvait l'honneur. La place de finaliste se jouait entre l'Italie et les Pays-bas. Ce furent les italiens qui frappèrent les premiers. A la fin du premier quart d'heure, les transalpins Benetti et Bettega déstabilisèrent la défense orange et, dans la confusion, Brandts trompa son propre gardien. Dès lors, l'Italie ressorta la bonne vieille recette défensive et laissa l'initiative du jeu aux néerlandais. Les gènes... Les bataves ne se privèrent pas pour faire le jeu et Brandts se racheta en égalisant d'un tir terrible de 25 mètres. Son coéquipier Hann l'imita toujours de 25 mètres en pleine lucarne. Les deux fois, le grand Dino Zoff ne put que constater les dégâts. Pour la première fois, l'Italie s'inclinait (2-1) dans ce Championnat du Monde. Cette défaite lui coûta sa place en finale. Les hollandais disputeraient une seconde finale, de plus consécutivement. Mais, quel serait l'adversaire ?


Mario Kempes, buteur argentin décisif.

La poule II se composaient de trois sud-américains, Brésil, Pérou, Argentine et d'un européen, la Pologne troisième en 1974. Les cariocas montaient en régime à l'inverse des péruviens qui s'éffondrèrent. En plus d'un complexe d'infériorité face au géant sud-américain, ils passèrent complètement au travers et prirent une claque (3-0). Les argentins dans un délire populaire recevait les polonais. Visiblement troublé par la ferveur des supporters blanc et bleu, la Pologne encaisse rapidement un but. Mais, leur réaction fut admirable et sur une action Lato, meilleur buteur du Mondial 74, allait égaliser lorsque l'argentin Mario Kempès repoussa la balle tel un gardien de but : en plongeant. Pénalty in-dis-cu-ta-ble. Et les cartons m'sieur l'arbitre ? Le capitaine polonais Deyna frappa trop mollement le pénalty que Fillol arrêta. Et dans pareil cas, sur un contre, c'est l'adversaire qui enfonce le clou. C'est ce qui se produisit. 2-0 pour l'Argentine dans une ambiance que je vous laisse imaginer. La Pologne fut vraiment déstabilisée par l'ambiance et elle eut du mal à s'en remettre. Elle piétina face au Pérou qui s'inclina 1-0 de justesse. Le duel entre les deux géants sud-américains dépassait le cadre sportif. La suprématie sur le continent était en jeu. La qualification pour la finale aussi. Le match fut violent, l'arbitre dépassé. Le gardien argentin sauva son équipe à plusieurs reprises mais les occasions furent rachitiques. 0-0 au terme de la rencontre. Le football ne sortit pas grandi. Avant les deux derniers matchs, une aberration sauta aux yeux. Pourquoi ne devaient-ils pas se dérouler le même jour ? En connaissant le résultat du Brésil, l'Argentine savait à quoi s'en tenir. C'était lamentable ! C'était exactement ce qu'il se passa. Le Brésil démarra fort. Les fautes aussi. La Pologne pouvait une qualification éventuelle. Après une première période chaude (1-1), le Brésil haussa le ton et retrouva un semblant de football qui le couronna roi du monde. La victoire fut sans appel (3-1). L'Argentine savait maintenant qu'il lui fallait gagner par quatre buts d'écart. Son adversaire, le Pérou baissait de pied au fil des matchs. Surmotivés comme jamais, les argentins rentraient sur le terrain gonflé à bloc. Le public fanatisé allait pousser son équipe vers l'impossible exploit. La presse du pays critiqua l'arbitre du match, à tord. Le français Albert Wutz était droit. Les péruviens buvèrent la tasse. 6-0. Oui, 6-0 ! Les brésiliens étaient furax mais le Roi Pelé les ramena à la raison estimant que son pays ne méritait pas d'être demi-finaliste !!! Le Brésil prendra la troisième place en disposant d'une Squadra Azzura amoindrie par les suspensions et la lassitude. Victoire 3-1. Certains journalistes transalpins, visiblement déçus, diront de Zoff qu'il était fini à 36 ans. L'avenir prouvera que des fois, il vaut se la fermer pour ne pas dire autre chose. Quand un journaliste... (cf Coluche). Enfin, il restait à conclure ce Mundial par la grande finale.


Une finale très disputée.

Cette grande finale, tout un peuple, un pays entier, l'attendait. Il en rêvait de ce titre. Une chose était certaine. Quel que soit le vainqueur, ce serait un nouveau lauréat qui rentrerait dans le cercle le plus fermé du monde, les pays victorieux de la Coupe du Monde de football. Il faudra attendre 20 ans pour se retrouver dans cette situation... avec la France, mais ceci est une autre histoire. Patience, patience, mes amis. Notre heure viendra. Tout arrive à point à qui sait attendre. Mais revenons à cette finale. Les papelitos volaient partout dans le stade archi-comble de Buenos-Aires. A l'entrée de son équipe sur le terrain, le capitaine argentine, Daniel Passarella déclara à ses coéquipiers : "n'ayez pas peur, vous allons y laisser notre âme...". Quelle motivation effrénée de la part des argentins ! Comme si leur vie en dépendait. Dès le coup de sifflet, on se rendit compte que ce match serait un rude combat de part et d'autre, un engagement physique de tous les instants. Les fautes pleuvaient et l'arbitre italien M. Sergio Gonnella avait bien du travail. La première période fut à l'avantage des argentins qui dominèrent les débats. Ils se procurèrent quelques occasions dangereuses. L'une d'elles fit mouche à la 37 ème minute grâce à Mario Kempes qui allait réaliser le match de sa vie (1-0). Les néerlandais furent bien près d'égaliser juste avant la mi-temps. Cela préfigurait la seconde période qui dominèrent à leur tour leurs adversaires. Le gardien local avait bien du travail et sans ses exploits, l'Argentine se serait inclinée. Pourtant, alors que l'on s'acheminait vers un succès argentin, au moment on l'on pensait qu'il tenait bien le résultat, Johnny Rep (qui a joué à AS Saint-Etienne, un bon souvenir pour les anciens...) fut remplacé par Nanninga au milieu de terrain. Il égalisa (amplement mérité !) qu'attendait tous les hollandais mais certainement pas les argentins, ça va s'en dire... Nous étions à la 81 ème minute de jeu lorsque René Van de Kerkhof centra en retrait pour son compatriotre Nanninga qui se fit un plaisir de fusiller Fillol de la tête (1-1). La stratégie batave avait finie par payer. Les néerlandais avaient exploité à merveille les faiblesses de l'adversaire, en l'occurrence sa petite taille physique. Pourtant, il était écrit dans les oracles des Dieux du football que l'Argentine ne pouvait perdre ce match. Alors que le gardien argentin était à la rue, Rensenbrink tira sur le poteau droit de ce dernier. C'était la 90 ème minute ! Il fallait jouer les prolongations pour la seconde fois dans l'histoire de la Coupe du Monde (après 1966). Chaque équipe avait eu sa mi-temps. Ce fut à ce moment précis que Mario Kempes sortit la perf de sa vie. A la 104 ème minute, il marque le second but argentin à la suite d'une partie de billard. Lentement, le ballon roula dans le but vide batave. Il avait eu une chance de c.... 2-1 pour le pays organisateur. Dès lors les argentins portèrent l'estocacle sur une somptueuse frappe de Bertoni à la 114 ème minute. Mario Kempes fut à l'origine de ce but du break. c'était fini. Les hollandais venaient de perdre leur seconde finale consécutive ! Trop nerveux, ils avaient encore laissé passer leur chance de triompher. A force, l'histoire ne vous accorde pas éternellement une nouvelle opportunité. Par contre, pour la première fois de son histoire, l'Argentine était sacrée Championne du Monde de football. La joie des joueurs argentins étaient belle à voir. Le public laissa exploser la sienne. Les néerlandais boycottèrent la cérémonie de remise des médailles pour protester contre la dictature argentine. Le capitaine argentin Daniel Passarella reçut le trophée de la F.I.F.A. Sp,on compatriote Mario Kempes fut sacré meilleur joueur du Mondial et meilleur réalisateur avec seulement six buts marqués, une habitude qui allait malheureusement encore durer de nos jours.


Daniel Passarella, capitaine argentin, recevant le trophée tant espéré.

Que dire de ce Mundial Argentina 78 ? Une belle organisation, le triomphe logique du pays organisateur qu'il est bien difficile à battre sur ses terrains. L'Argentine beau vainqueur certes mais avec un certain arbitre à la maison. Qu'importe, les argentins attendaient ce titre depuis 48 longues années. Par contre si l'organisation était au top, on l'a dit, le niveau général de l'épreuve laissait à désirer. Le niveau fut faible dans l'ensemble avec peu de buts et du jeu dur. Peu d'équipes avaient oeuvré dans l'esprit du jeu. Trois équipes, l'Argentine, l'Italie et la... France qui se retrouvèrent curieusement dans le même groupe I du premier tour. Les observateurs retiendront pour l'histoire la victoire argentine et l'immense succès populaire du peuple d'un pays opprimé par ses dirigeants tiranniques. Il restait à l'équipe d'Argentine à confirmer ce succès sportif en Espagne en 1982.

 

 

  

RESULTATS :

 

  97 pays engagés : 16 qualifiés :
 

ARGENTINE

AUTRICHE

BRESIL

ECOSSE

ESPAGNE

FRANCE

HOLLANDE

HONGRIE

IRAN

ITALIE

MEXIQUE

PEROU

POLOGNE

R.F.A.

SUEDE

TUNISIE

 

 PREMIER TOUR : (60 buts)
 

 GROUPE 1 : (18 buts)

ARGENTINE

- HONGRIE

: 2

- 1

ITALIE

- FRANCE

: 2

- 1

ITALIE

- HONGRIE

: 3

- 1

ARGENTINE

- FRANCE

: 2

- 1

FRANCE

- HONGRIE

: 3

- 1

ITALIE

- ARGENTINE

: 1

- 0

 

Pl

 EQUIPE

Pts

J

G

N

P

p

c

Diff

1

  ITALIE

6

3

3

0

0

6

2

+4

2

  ARGENTINE

4

3

2

0

1

4

3

+1

3

  FRANCE

2

3

1

0

2

5

5

0

4

  HONGRIE

0

3

0

0

3

3

8

-5

 

GROUPE 2 : (15 buts)

R.F.A.

- POLOGNE

: 0

- 0

TUNISIE

- MEXIQUE

: 3

- 1

R.F.A.

- MEXIQUE

: 6

- 0

POLOGNE

- TUNISIE

: 1

- 0

R.F.A.

- TUNISIE

: 0

- 0

POLOGNE

- MEXIQUE

: 3

- 1

 

Pl

 EQUIPE

Pts

J

G

N

P

p

c

Diff

1

  POLOGNE

5

3

2

1

0

4

1

+3

2

  R.F.A.

4

3

1

2

0

6

0

+6

3

  TUNISIE

3

3

1

1

1

3

2

+1

4

  MEXIQUE

0

3

0

0

3

2

12

-10

 

GROUPE 3 : (8 buts)
 

AUTRICHE

- ESPAGNE

: 2

- 1

BRESIL

- SUEDE

: 1

- 1

BRESIL

- ESPAGNE

: 0

- 0

AUTRICHE

- SUEDE

: 1

- 0

BRESIL

- AUTRICHE

: 1

- 0

ESPAGNE

- SUEDE

: 1

- 0

 

Pl

 EQUIPE

Pts

J

G

N

P

p

c

Diff

1

  AUTRICHE

4

3

2

0

1

3

2

+1

2

  BRESIL

4

3

1

2

0

2

1

+1

3

  ESPAGNE

3

3

1

1

1

2

2

0

4

  SUEDE

1

3

0

1

2

1

3

-2

 

GROUPE 4 : (19 buts)

HOLLANDE

- IRAN

: 3

- 0

PEROU

- ECOSSE

: 3

- 1

HOLLANDE

- PEROU

: 0

- 0

ECOSSE

- IRAN

: 1

- 1

ECOSSE

- HOLLANDE

: 3

- 2

PEROU

- IRAN

: 4

- 1

 

Pl

 EQUIPE

Pts

J

G

N

P

p

c

Diff

1

  PEROU

5

3

2

1

0

7

2

+5

2

  HOLLANDE

3

3

1

1

1

5

3

+2

3

  ECOSSE

3

3

1

1

1

5

6

-1

4

  IRAN

1

3

0

1

2

2

8

-6

 

 SECOND TOUR : (35 buts)

 

 GROUPE 1 : (19 buts)
 

HOLLANDE

- AUTRICHE

: 5

- 1

ITALIE

- R.F.A.

: 0

- 0

ITALIE

- AUTRICHE

: 1

- 0

R.F.A.

- HOLLANDE

: 2

- 2

AUTRICHE

- R.F.A.

: 3

- 2

HOLLANDE

- ITALIE

: 2

- 1

 

Pl

 EQUIPE

Pts

J

G

N

P

p

c

Diff

1

  HOLLANDE

5

3

2

1

0

9

4

+5

2

  ITALIE

3

3

1

1

1

2

2

0

3

  R.F.A.

2

3

0

2

1

4

5

-1

4

  AUTRICHE

2

3

1

0

2

4

8

-4

 

GROUPE 2 : (16 buts)

ARGENTINE

- POLOGNE

: 2

- 0

BRESIL

- PEROU

: 3

- 0

ARGENTINE

- BRESIL

: 0

- 0

POLOGNE

- PEROU

: 1

- 0

BRESIL

- POLOGNE

: 3

- 1

ARGENTINE

- PEROU

: 6

- 0

 

Pl

 EQUIPE

Pts

J

G

N

P

p

c

Diff

1

  ARGENTINE

5

3

2

1

0

8

0

+8

2

  BRESIL

5

3

2

1

0

6

1

+5

3

  POLOGNE

2

3

1

0

2

2

5

-3

4

  PEROU

0

3

0

0

3

0

10

-10

 

TROISIEME PLACE : (3 buts)

BRESIL

- ITALIE

: 2

- 1

 

FINALE : (4 buts)

ARGENTINE

- HOLLANDE

: 3

- 1

AP 1-1

 

 

FICHE TECHNIQUE

 ARGENTINE b. HOLLANDE : 3-1 (1-0) après prolongations (1-1)

 Lieu

le 25 juin 1978 à Buenos-Aires (Argentine)

 Spectateurs

78.000

 

 

 

 

 

 

 Arbitrage

M. Gonella

(Italie)

 

 

 

 

 

 Buts

Argentine

Kempès (37°, 104°)

Bertoni (114°) 

 

 

 

Hollande

Nanninga (81°)

 

 

 

 

 Equipes

Argentine

Fillol

Olguin

Luis Galvan

Passarella

Tarantini

Ardiles

 

(Larrosa, 65°)

Gallego

Kempes

Bertoni

Luque

Ortiz

(Houseman,77°)

 

Hollande

Jongbloed

Jansen

(Suurbier,72°)

Brandts

Krol

Poortvliet

 

Hanns

Neeskens

WVD Kerkhof

RVD Kerkhof

Rep

(Nanninga,58°)

Rensenbrink

 

 

 

                          LES CHAMPIONS DU MONDE

FILLOL

OLGUIN

LUIS GALVAN

PASSARELLA

TARANTINI

ARDILES

LARROSSA

GALLEGO

KEMPES

BERTONI

LUQUE

ORTIZ

HOUSEMAN

 VALENCIA

 OVIEDO

ALONSO

VILLA

R. GALVAN

BALEY

KILLER

LAVOLPE

PAGNANINI

 

Entr : MENOTTI

       Légende :

 

 

PALMARES :

 

Pl

 EQUIPE

Pts

J

G

N

P

p

c

Diff

1

  ARGENTINE

11

7

5

1

1

15

4

+11

2

  HOLLANDE

8

7

3

2

2

15

10

+5

3

  BRESIL

11

7

4

3

0

10

3

+7

4

  ITALIE

9

7

4

1

2

9

6

+3

 

 MEILLEUR BUTEUR :

KEMPES (ARGENTINE): 6 buts

 

 MEILLEURE ATTAQUE :

ARGENTINE & HOLLANDE : 15 buts pour 7 matchs - 2,14 buts/match

 

 NOMBRE DE BUTS :

102 buts pour 38 matchs soit 2,68 buts/match

 

 

 
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